NE JUGEZ POINT, AFIN QUE VOUS NE SOYEZ POINT JUGÉS: partie 1.
Romain Mezui
7/21/20244 min read


Salut à tous!
Voilà déjà quelques mois qu'un jeune frère m'a invité à méditer sur la question du jugement du chrétien, à savoir est-il permis au chrétien de juger les actions des autres? Et si oui, dans quel contexte et de quelle manière? Ces questions me semblaient tout à fait pertinentes, mais j'avoue que je ne su dans l'immédiat comment y répondre. Car la contradiction semble évidente entre d'une part les paroles du Maître qui nous demande de ne pas juger, et d'autre part celles nous invitant à le faire particulièrement pour reprendre un frère que l'on trouverait dans le péché, ce qui peut même impliquer d'exposer son cas en l'Église si ce dernier refuse de se repentir. Ça m'a donc pris un certain temps pour harmoniser ces deux discours du Seigneur dans mon esprit et parvenir à les articuler assez clairement pour partager dessus. Et je veux aussi en profiter pour vous soumettre une méthode de lecture des Écritures qui ne m'a jamais trahi et qui cette fois encore m'a permis de parvenir à une solution.
Formulons tout d'abord la question:
Dans quel sens Jésus demande-t-il de ne pas juger? Ou encore, en décomposant la problématique: À qui Jésus s'adresse-t-il, et contre qui ne doit-on pas porter de jugement?
Qui ne doit-on pas juger?
C'est ici que je vous présente une méthode de méditation de la Bible qui m'est très précieuse:
Ne jamais essayer de comprendre les paroles bibliques par soi-même, pas mêmes les paroles de Jésus rapporter dans les Évangiles. Mais plutôt se rappeler que les docteurs les plus éclairés et les plus clairs de l'Église sont les apôtres du Seigneur.
En effet, certaines paroles de Jésus sont difficiles à comprendre sans LA LUMIÈRE DE LA DOCTRINE DES APÔTRES. Car, dans ses discours, tantôt le Seigneur s'adressait aux pharisiens et à ses détracteurs, tantôt à ses disciples, en tant que futur membres de l'Église, et tantôt encore à son auditoire de façon général en tant que représentant du futur reste fidèle d'Israël qui sera sur terre peu avant son retour. Ajouter à cela le fait que nombre de ses paroles étaient des paraboles et des images pas toujours expliquées, celui qui s'engage à vouloir comprendre par lui même les paroles de Jésus court le grand risque de se tromper à la fois sur la situation d'énonciation et sur le sens même des discours du Messie. C'est pour éviter ces nombreuses erreurs possibles que le Seigneur nous a tout simplement donné les apôtres comme enseignants avec une pleine révélation de sa personne.
Contrairement à Jésus, les apôtres n'avaient qu'un seul auditoire, l'Église. On peut donc être certains que ce qu'ils disaient ils le disaient pour nous. De plus, leurs discours n'étaient ni mystérieux ni imagés, mais, ayant reçu une pleine révélation de Christ, ils disaient les choses telles qu'elles sont et dans leur détail. Pour utiliser une image académique, nous dirons que si Jésus est sans doute un maître de conférence qui, en quelques discours, a pu brosser les grandes lignes de la doctrine, les apôtres sont les professeurs qui ont dans les détails enseigné et épuisé la matière avec les étudiants d'année en année. Ainsi, devant une parole de Christ ou même biblique en général, la question n'est pas seulement qu'est-ce que tel ou tel voulait dire par là? Mais plutôt: QU'EST-CE QUE LES APÔTRES ONT ENSEIGNÉ À CE SUJET? Répétons-le:
Le réflexe du chrétien, la question que le croyant doit toujours se poser devant une situation ou une parole biblique données c'est: Qu'est ce que les apôtres ont enseigné à ce sujet? Ils sont les docteurs et ont la lumière qu'il nous faut, comme Paul l'affirme en Actes 13:47 :
"Car ainsi nous l'a ordonné le Seigneur: Je t'ai établi pour être LA LUMIÈRE DES NATIONS, Pour porter le salut jusqu'aux extrémités de la terre."
Et en 1 Timothée 2:7 :
"C'est dans cette vue que j'ai été établi Prédicateur, Apôtre ( je dis la vérité en Christ, je ne mens point), et DOCTEUR DES GENTILS EN LA FOI, et en la vérité."
On voit donc bien que ce sont les apôtres que nous devons interroger pour toutes choses en tant que chrétiens. Ce sont les docteurs par excellence de l'Église.
Quand donc nous entendons Jésus dire: "Ne jugez pas..." la question pour nous c'est:
DANS QUEL CAS LES APÔTRES NOUS DEMANDENT-ILS EXPLICITEMENT ET ABSOLUMENT DE NE PAS JUGER?
"Qu'ai-je, en effet, à juger CEUX DU DEHORS? N'est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger?" (1 Corinthiens 5:12).
Nous avons donc la réponse à notre question! Paul ne nous reconnaît aucun droit de juger ceux du dehors, c'est à dire les non-convertis. Et comme Paul nous enseignait Christ et non pas sa propre doctrine, on peut affirmer sans risque de se tromper que le "Ne juger pas" de Christ s'adresse, du moins en partie, aux convertis, en leur demandant de ne pas juger les non-convertis. En tant que chrétiens nous n'avons pas à juger les non-convertis sur leur façon de vivre, quels que soient leurs actes et leurs situations.
Voilà qui peut sembler déroutant. Est-ce à dire que nous ne devons plus appeler les inconvertis à la repentance, ne plus les évangéliser? Loin de là!
Notre première tâche était de savoir à qui s'adressait le "Ne juger pas". Réponse: Aux chrétiens. Du moins en partie (nous parlerons des autres destinataires plus tard ).
Ensuite, quels en sont les bénéficiaires, c'est à dire qui ne devons-nous pas juger?
- Les inconvertis.
Et pourtant, nous devons quand même les évangéliser, c'est à dire leur faire réaliser qu'ils vivent dans le péché et qu'ils ont besoin d'être sauvés. COMMENT y arriver? En d'autres termes, COMMENT ÉVANGÉLISER SANS JUGER , OU ENCORE QUEL TYPE D'ÉVANGÉLISATION REVIENT ESSENTIELLEMENT À JUGER LES GENS ET NON À LES AMENER À UNE RÉELLE REPENTANCE ?
C'est ce que nous verrons dans une deuxième partie.
Christement vôtre!